- Messaline
- (Valérie)Impératrice romaine, deuxième femme de Claude. Célèbre par son impudicité et ses étonnantes débauches: la plus fameuse putain de son temps. Après avoir souillé la couche impériale, en y recevant des amants de toutes les conditions, elle osa, du vivant de son époux, épouser publiquement Silius, jeune homme qu’elle aimait éperdûment. Claude, à cette nouvelle, la fit mettre à mort avec tous ses complices, l’an 48 de J.-C. Juvénal, dans ses "Satires", s’exprime ainsi, au sujet de cette grande impure:"Quand de Claude assoupi la nuit ferme les yeux,D’un obscur vêtement sa femme enveloppée,Seule, avec une esclave, et dans l’ombre échappée,Préfère à ce palais tout plein de ses aïeux,Des plus viles Phrynés le repaire odieux.Pour y mieux avilir le nom qu’elle profane,Elle emprunte à dessein un nom de courtisane:Son nom est Lisisca; ces exécrables murs,La lampe suspendue à ces dômes obscurs,Des plus affreux plaisirs la trace encor récente,Rien ne peut réprimer l’ardeur qui la tourmente.Un lit dur et grossier charme plus ses regardsQue l’oreiller de pourpre où dorment les Césars.Tous ceux que dans cet antre appelle la nuit sombre,Du regard les invite et n’en craint pas le nombre.Son sein nu, haletant, qu’attache un réseau d’or,Les défie, en triomphe, et les défie encor.C’est là que, dévouée à d’infâmes caresses,Des muletiers de Rome épuisant les tendresses,Noble Britannicus, sur un lit effronté,Elle étale à leurs yeux les flancs qui t’ont porté.L’aurore enfin paraît, et sa mine adultèreDes faveurs de la nuit réclame le salaire.Elle quitte à regret cet immonde parvis.Ses sens sont fatigués et non pas assouvis.Elle rentre au palais, hideuse, échevelée,Elle rentre, et l’odeur autour d’elle exhaléeVa, sous le dais sacré du lit des empereurs,Révéler de la nuit les lubriques fureurs."
Dictionnaire Érotique moderne. Alfred Delvau. 1864.